Infertilité : l'annonce, le choc, et les premiers pas vers la PMA

18/06/2025
Quand on a décidé d’avoir un enfant, on pensait que ce serait simple. Qu’il suffisait d’arrêter la pilule, de se laisser porter, et que la nature ferait le reste.

Les premiers mois, on ne s’est pas inquiétés. On entend souvent que "ça prend du temps", alors on attend. Puis au bout de six mois, un peu plus attentifs, on en a parlé à notre gynéco. Elle nous a dit de ne pas nous alarmer, que tout semblait normal. Alors on a continué d’espérer.

Mais après un an, toujours rien. Pas l’ombre d’un test positif. C’est là qu’elle a proposé des examens, pour “vérifier que tout allait bien”. Et c’est dans ces rendez-vous, ces bilans qu’on découvre l’envers du décor : il y a un souci. Un souci dans le couple. Un mot vague mais lourd.

C’est à ce moment-là qu’on nous a parlé d’un centre de PMA. Un acronyme qu’on connaissait à peine, et qui allait soudain prendre toute la place. Ce n’était plus “essayer”, c’était “suivre un protocole”. Ce n’était plus “quand”, mais “combien de tentatives”. Ce jour-là, un autre parcours a commencé. Pas celui qu’on avait rêvé, mais celui qu’on allait devoir apprendre à accepter.


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L’annonce : un choc difficile à encaisser

Apprendre qu’on est infertile, que "quelque chose ne fonctionne pas comme prévu", c’est un effondrement silencieux. Il y a cette sensation d’être brutalement sorti du monde des “autres”, de ceux pour qui “ça marche”. On se sent à part. En marge.

Colère. Tristesse. Culpabilité. Injustice. Confusion. Ces émotions arrivent en vrac, sans prévenir, et elles sont toutes légitimes. On se demande “pourquoi nous ?”, “qu’est-ce qu’on a mal fait ?”, “est-ce que c’est de ma faute ?”.

Et puis il y a le couple. Chacun encaisse le choc différemment. Parfois, on s’éloigne. Parfois, on se soude. Mais une chose est sûre : cette annonce bouleverse les fondations. Elle fait aussi remonter d’autres blessures, parfois anciennes. Et dans le regard des autres, on peut lire l’incompréhension, les maladresses, voire le silence gêné.


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Apprendre à digérer l’information

On ne guérit pas de cette annonce en une nuit. Il faut du temps. Du silence parfois. Des larmes souvent.

Il est important de se donner le droit de pleurer, de ne pas comprendre, de se sentir vulnérable. On a le droit de faire une pause, de mettre les questions en suspens, de dire “je ne suis pas prête”.

Et si l’entourage est bienveillant, alors tant mieux. Mais parfois, il faut aussi s’autoriser à prendre de la distance. À dire non aux conseils mal placés, aux injonctions (“Détends-toi, ça viendra”). À choisir ce qu’on partage, avec qui.


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Les premiers pas vers la PMA

La première consultation dans un centre de fertilité, c’est souvent un moment étrange. On entre dans un monde nouveau, fait de bilans, de jargon médical, de statistiques, de protocoles.

On parle d’AMH, de spermogramme, de stimulation ovarienne. On se retrouve à noter des dates, des dosages, à vivre au rythme des cycles et des échographies.

Et derrière chaque prise de sang, il y a de l’espoir. Mais aussi de la peur. Et surtout, une grande solitude parfois. Car tout cela ne se voit pas. C’est un combat discret, mais profond.


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Conseils pour affronter cette étape

1. Tenir un journal de bord. Pour noter les rendez-vous, mais aussi les émotions, les questions, les doutes. Cela aide à se recentrer, à comprendre ce qu’on traverse.

2. Chercher du soutien. Un thérapeute, un groupe de parole, une amie de confiance. Ne pas rester seule avec ce poids. Il y a des associations, des lectures qui font écho, des témoignages qui réconfortent.

3. Se préserver. Il n’est pas nécessaire de tout dire à tout le monde. On peut choisir avec soin ce qu’on partage, et surtout avec qui. Se protéger, c’est aussi une forme de force.


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Conclusion : un chemin singulier mais pas solitaire

Si tu es au début de ce chemin, sache que tu n’es pas seule. Ce n’est peut-être pas le parcours que tu avais imaginé, mais ce n’est pas une impasse.

Tu as le droit de ressentir tout ce que tu ressens. Le droit de faire des pauses. Le droit de continuer, ou pas. Ce chemin est le tien. Et même s’il est semé d’obstacles, il peut aussi révéler des ressources insoupçonnées.


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Témoignages

Émilie, 34 ans – 3 ans d’attente, aujourd’hui en FIV

> “Le plus dur, pour moi, ça a été de voir mes amies tomber enceintes les unes après les autres. J’étais heureuse pour elles, sincèrement. Mais je pleurais en silence en rentrant chez moi. J’ai appris à sourire pendant les annonces de grossesse, puis à me replier après. Ce n’est qu’en commençant une thérapie que j’ai osé dire à voix haute que j’étais en colère. Et que ce n’était pas de la jalousie, juste une immense tristesse. Aujourd’hui, je suis en protocole FIV. Ce n’est pas facile, mais je me sens actrice à nouveau.”



Sophie et Maëlle, 38 et 41 ans – parcours PMA à l’étranger

> “En tant que couple de femmes, on savait qu’il faudrait passer par la PMA. Mais ce qu’on n’avait pas anticipé, c’était l’aspect émotionnel. L’attente, les échecs, les questions morales. On a fait deux inséminations qui n’ont rien donné, puis une FIV à l’étranger. On a eu un transfert négatif en janvier. Aujourd’hui, on fait une pause. Ce parcours nous a fatiguées, mais aussi rapprochées. On s’est promis qu’on avancerait toujours ensemble, même si le résultat n’est pas celui qu’on espérait au départ.”



Aminata, 36 ans – parcours interrompu

> “Après deux ans d’examens et de traitements, on a décidé de tout arrêter. Le mental ne suivait plus. J’avais l’impression de ne plus vivre pour moi, juste pour une ligne sur un test. On s’est donné du temps, pour respirer, pour penser à autre chose. J’ai repris la danse. On a voyagé. Aujourd’hui, on ne sait pas si on reprendra le parcours, mais on sait qu’on peut être heureux autrement aussi. Ça aussi, c’est une forme d’acceptation.”




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Que vous soyez au début, en pause, en plein dedans ou à la fin de ce parcours, sachez ceci : votre histoire compte. Elle mérite d’être entendue. Vous êtes fortes, même dans les moments de doute.

Et surtout, vous n’êtes pas seules.
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